L’affaire qui secoue la scène politique nigériane fait la une des débats après les accusations de harcèlement sexuel portées par la sénatrice de Kogi Central, Natasha Akpoti-Uduaghan, à l’encontre du président du Sénat, Godswill Akpabio. Lors d’une interview sur Arise Television le 28 février 2025, la sénatrice a révélé que lors d’une visite à son domicile en décembre 2023, Akpabio aurait eu un comportement inapproprié envers elle. Selon Akpoti-Uduaghan, lors d’une visite à Uyo, accompagnée de son mari, le président du Sénat l’aurait tenue par la main et lui aurait fait des avances malgré la présence de son époux.

L’élue a également dénoncé une tentative de marchandage où Akpabio lui aurait proposé de « prendre soin de lui » en échange de soutien pour faire passer ses propositions législatives. Natasha Akpoti-Uduaghan a comparé sa situation à celle d’un étudiant punis par un professeur pour avoir refusé des avances.

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En plus de ces accusations graves de harcèlement, la sénatrice a révélé avoir été marginalisée et intimidée au sein du Sénat. Elle affirme avoir été privée d’événements et de privilèges réservés à ses collègues, une forme de représailles qu’elle interprète comme une tentative de réduire son influence et de la dissuader de dénoncer certains abus institutionnels.

Cette affaire rappelle des accusations similaires formulées en 2020 par Joy Nunieh, ancienne directrice par intérim de la Commission de développement du delta du Niger (NDDC), contre Godswill Akpabio pour des faits similaires. À l’époque, Akpabio avait fermement démenti ces accusations.

Face à ces nouvelles révélations, l’ancien vice-président Atiku Abubakar a appelé à une enquête approfondie et impartiale, soulignant que ces accusations, si elles sont confirmées, seraient une sérieuse remise en question de l’intégrité de la direction du Sénat. Il a aussi souligné l’importance de cette affaire pour l’égalité des sexes et la place des femmes dans la politique nigériane.

Le camp Akpabio, pour sa part, a réagi vigoureusement, l’épouse du président du Sénat, Ekaette Unoma Akpabio, défendant son mari et accusant Natasha Akpoti-Uduaghan de mentir pour créer une polémique. Akpabio lui-même n’a pas encore répondu publiquement aux accusations, mais une action en justice pour diffamation a été intentée contre la sénatrice, réclamant 250 milliards de nairas.

Cette affaire a des répercussions sur la crédibilité des institutions nigérianes, soulignant les défis auxquels les femmes font face lorsqu’elles dénoncent des abus au sein du gouvernement. Alors que le pays fait face à des questions essentielles concernant l’intégrité et la justice, l’issue de cette affaire pourrait bien avoir un impact majeur sur l’avenir du Sénat nigérian et sur la manière dont la justice traite les allégations de harcèlement sexuel au plus haut niveau.