L’arrestation de Kemi Seba, activiste pro-russe et récemment nommé conseiller du chef de la junte au Niger, Abdourahamane Tiani, à Paris, soulève de nombreuses interrogations. Alors que l’ancien président a fait parler de lui pour ses positions radicales, le silence radio de la junte nigérienne concernant cette interpellation intrigue les observateurs. En effet, aucun communiqué officiel n’a été diffusé pour éclaircir la situation, laissant planer le doute sur le statut de Kemi Seba au sein de l’appareil d’État nigérien.

Lire aussi : Arrestation de Kemi Seba : Vers une expulsion de France ?

Nommé début août 2024, Kemi Seba avait été présenté comme un atout stratégique pour la communication et la défense des intérêts du régime, surtout dans un contexte où des figures mondiales comme Bill Gates et Elon Musk s’invitent au palais pour promouvoir des investissements au Niger. Pourtant, la junte a choisi de s’entourer de personnalités controversées, telles que Seba et Nathalie Yamb, connues pour leurs discours anti-occidentaux, ce qui soulève des questions sur les priorités du régime.

Depuis le coup d’État du 26 juillet 2023, la junte a investi massivement dans la création d’une « armée numérique », chargée de diffuser des fake news et de soutenir le régime sur les réseaux sociaux. Cette stratégie vise à manipuler l’opinion publique à l’échelle nationale et internationale, mais elle s’accompagne d’une prudence manifeste face aux critiques.

La discrétion actuelle de la junte contraste avec ses précédentes réactions rapides sur des affaires impliquant ses alliés. Ce silence pourrait indiquer un désengagement stratégique, peut-être pour éviter d’éventuelles répercussions négatives liées à la réputation de Kemi Seba. Dans un contexte où la communauté internationale attend des actions concrètes de gouvernance, la présence de figures aussi polarisantes au cœur du pouvoir nigérien interroge sur les véritables priorités de ce régime militaire.