Guinée : L’ex-président Moussa Dadis Camara gracié

Moussa Dadis Camara, ancien dirigeant guinéen condamné à vingt ans de réclusion pour crimes contre l’humanité, a été gracié pour « raisons de santé » et a quitté sa cellule. L’Organisation guinéenne de défense des droits de l’Homme (OGDH) a confirmé son placement sous surveillance stricte dans une villa située dans un quartier résidentiel de Conakry.

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L’ex-capitaine, au pouvoir lors du massacre du 28 septembre 2009, avait été reconnu coupable de la répression sanglante d’une manifestation de l’opposition. Ce jour-là, sous sa responsabilité, au moins 156 personnes ont été tuées et 109 femmes violées, selon les conclusions d’une commission d’enquête des Nations unies. Son procès, qui s’était étendu sur près de deux ans, avait abouti en 2024 à une lourde sanction judiciaire, marquant une première dans l’histoire du pays en matière de lutte contre l’impunité.

(Photo By Seyllou Diallo / Afp)

Cependant, la décision de clémence prise par le général Mamadi Doumbouya soulève des interrogations sur la volonté réelle des autorités de faire respecter la justice. Si l’ancien chef d’État ne bénéficie plus d’un statut carcéral, son quotidien demeure placé sous une surveillance constante, signe que cette libération ne signifie pas un retour à une totale impunité.

Cette mesure de grâce intervient dans un climat politique incertain, où la transition dirigée par la junte militaire cherche à consolider son autorité tout en naviguant entre pression populaire et exigences internationales. La communauté nationale et internationale observe avec attention les conséquences de cette libération, susceptible de raviver les blessures du passé et de susciter de nouvelles tensions en Guinée.